“Depuis quand Verny existe-t-il ?” A vrai dire, nous n'en savons rien.
Si l'on en croit les écrits, la première mention de Verny peut-être relevée en 914, quand Vigeric, abbé de Gorze, fait présent à l'abbaye de terres situées sur le ban de Verny. Nous n'avons jusqu'à présent retrouvé aucune trace de document parlant de Verny avant 914 et aucune fouille archéologique connue n'a été faite sur le site. Mais l'étude étymologique du mot Verny peut laisser penser qu'il existait déjà une colonisation à l'époque romaine. Verny pourrait ainsi avoir une origine latine, Vernius (ou Vernio), un nom d'homme, auquel s'ajoute la désinence acum, qui servait à désigner les villages. Nous aurions ainsi Vernius-acum, Verniacum, c'est à dire le village de Vernius.
Il pourrait aussi s'agir de la “latinisation” d'un mot celte, gwern (aulne), auquel les Gaulois auraient rajouté la désinence ac qui servait à définir l'idée de propriété ou de collectivité. Verny pourrait ainsi descendre de gwern-ac, le village aux aulnes, arbres très fréquents en bordure de ruisseau.
Il existe aussi, hors de la lorraine, un saint VERNY, encore honoré dans le centre de la France, comme patron des vignerons. Son origine, que l'on situe sur les bords du Rhin, remonte à la fin du XIIIe siècle.
Le ban de Verny appartenait à l'ancienne famille de Vergney, qui tenait ce fief des seigneurs de Cherisey. En 1331 Henry de Cherisey céda à l'évêque de Metz ses droits sur la maison forte de Verny, sur la ville et ses appartements. A partir de ce moment le seigneur de Verny sera vassal de l'évêque de Metz et l'histoire de Verny sera liée à celle de l'évêché de Metz.
Cette maison forte, un petit château fort, sera détruite en 1635 par les Suédois, pendant la guerre de Trente Ans.
Au début du 16ème siècle, la seigneurie de Verny est dans la famille de Barisey. Puis elle sera partagée entre les familles de Flavigny, de Feriet et de Collin, toutes issues de la haute bourgeoisie messine. Par la suite les de Feriet seront les seuls seigneurs du ban de Verny de 1671 à la révolution et Louis Philippe de Feriet, qui fut président du Parlement de Metz, construisit un nouveau château à l'époque de Louis XV.
De 1814 à 1870, Verny sera réuni à la commune de Pournoy la Grasse pour ne former qu'une seule mairie, mais à deux sections, tout en demeurant chef-lieu de canton.
Le 30 juillet 1857 se produit un événement qui passe inaperçu : la naissance de Marie-Ignace Léon Mangin, fils du juge de paix du canton. Après avoir passé ses premières années à Verny, il ira au collège Saint Clément à Metz. Entré au noviciat des jésuites de Saint-Acheul, près d'Amiens, il part ensuite comme missionnaire en Chine en 1882. Il est rapidement chargé d'un important district, Ho Hien Fou, comprenant 240 paroisses et 20 000 chrétiens. Et puis survient la guerre des Boxers. Le 20 juillet 1900 les Boxers exterminent 1 800 chrétiens dans l'église de Tchou-Kia-Ho. Le père Mangin était parmi eux. Et le 17 avril 1955, le pape Pie XII béatifia 56 de ces martyrs qui avaient pu être identifiés, dont le père Mangin. Il a été canonisé par Jean-Paul II le 1er octobre 2000.
La maison natale du père père Mangin existe toujours.
En 1869 rien ne va plus entre les deux sections de la commune Pournoy - Verny et celles-ci décident de se séparer. Ce sera fait par un décret de Napoléon III datant du 26 novembre 1869.
Le premier conseil municipal se réunit le 8 février 1870.
Et puis c'est la guerre contre l'Allemagne. Point de bataille à Verny mais les troupes allemandes occupent le village d'août à octobre et logent dans la mairie et l'école.
En 1889 débute la construction de la deuxième ceinture fortifiée de Metz sur un rayon d'environ 12 km autour de la ville. Les Allemands construiront ainsi, sur le territoire de Verny et de Pournoy la Grasse, la Feste Wagner, position avancée du sud messin et gardienne de la vallée de la Seille. Située à 1 km au nord de Verny, la forteresse domine la Seille d'une hauteur de 65 à 70 mètres. Elle s'étend sur une sorte d'éperon et s'allonge d'est en ouest sur environ 1 200 m (l'Association pour la Découverte de la Fortification Messine réhabilite le site et y organise régulièrement des visites)
Après avoir traversé la guerre 1914-1918 sans destruction, Verny se modernisera peu à peu. Puis la deuxième guerre mondiale causera traumatismes et destructions. En 1940 de nombreux habitants seront expulsés et en 1944 le beau château du XVIIIe siècle sera bombardé par l'aviation américaine. Il s'en suivra un incendie qui ne laissera rien de cette ancienne demeure seigneuriale. Au début des années soixante-dix, Verny “explosera”, et sa population passera de 257 habitants en 1968 à 1465 en 1982. Et c'est à ce moment que se feront tous les aménagements qui font le charme du Verny d'aujourd'hui.
D'après le livre de Jean Louis ROSSIGNOL
VERNY, mille ans d'histoire - Editions Serpenoise.